Journey into reality 35

(Mercredi 3 décembre 2003)

 

Bob Bernstein : Bonjour à tous pour votre rendez-vous mensuel avec Journey into Reality et votre serviteur Bob. Après l'arrivée des animaux dans notre nexion humour, notre prochain rendez-vous sera du côté de l'animation avec la fiche technique de l'adaptation d'un jeu de société en grandeur nature : Les loups-garous de Thiercelieux. Passons maintenant à l'actu de cette nexion.

Même si le film n’est pas un nouveauté, j’ai décidé de consacrer le Coup de Cœur du mois à Bowling for Columbine, récemment diffusé sur Canal +. Pour ceux qui ne l’auraient pas encore vu (et à qui je ne saurais trop conseiller de le regarder), il s’agit d’un reportage du trublion Michael Moore qui cherche à comprendre pourquoi le nombre de victimes de fusillades est aussi important aux Etats-Unis. Un témoignage qui ne se contente pas d’être émouvant mais aussi de poser de vraies bonnes questions et d’apporter un début de réponse.

Pour financer son film, Moore a du se tourner du côté du Canada, pays comportant de nombreuses similitudes avec les Etats-Unis mais qui ne se trouvent pas du tout confronté aux mêmes problèmes. Là-bas aussi, les armes circulent et une grande partie de la population est armée même s’il ne s’agit que de carabines et non pas d’automatiques au pouvoir autrement destructeur. Pourtant, Moore ne pense pas que ce soit le calibre des armes qui fait que le nombre de crimes par balles est quasi nul au Canada. Il avance plutôt l’hypothèse d’une " culture " de société à l’américaine qui n’est pas basée sur l’entraide et la solidarité comme c’est le cas de la société canadienne.

Lorsqu’on le questionne sur la société européenne, son discours devient plus politique et il pense que l’Europe restera protégée tant qu’elle ne voudra pas ressembler aux Etats-Unis. Il déclare que la poussée des gouvernements de droite axée sur le libéralisme est un facteur qui favorise la peur et à terme peut conduire à la haine et au meurtre.

Pour lui, la peur est à l’origine de beaucoup de choses et il écarte au passage de nombreuses idées souvent entendues. Les Etats-Unis seraient plus violents à cause de leur histoire mais Moore rappelle que les plus grands pays d’Europe ont aussi dans leur histoire de nombreuse pages couvertes de sang. On critique aussi la violence des films américains ou des jeux vidéos (ouf… les jeux de rôles ont été épargnés, cette fois ci !) mais ces mêmes films et jeux sont tout autant appréciés par les jeunes canadiens ou européens. Au niveau de le télévision, il note seulement une réelle différence aux niveaux des actualités qui semblent avoir pour premier objectif d’effrayer le peuple… toujours cette peur. Un chiffre impressionnant est donné : alors que le nombre de crimes baisse de 20%, leur traitement médiatique augmente de 600% ! Il est intéressant de faire le parallèle avec le rapport Kriegel sur la violence à la télévision qui avait trouvé de son côté judicieux d’exclure les actualités du champ des émissions pouvant favoriser la violence. Et si cela ne suffisait pas, rappelons des infos sur l’insécurité avant le premier tour des présidentielles françaises et du résultat qui en a suivi.

Moore n’est pas non plus tendre avec Bush (on ne peut que l’encourager) qu’il compare au leader de " 1984 " d’Orwell, qui maintenait sa population dans un état de peur permanente pour pouvoir avoir les mains libres.

La conclusion du film qui se fait sur la rencontre entre Michael Moore et Charlton Heston, le président de la National Rifle Association, nous montre tout le talent du cinéaste qui en quelques questions toutes simples, déstabilise complètement la star, d’habitude si à l’aise pour haranguer les foules (toutes acquises à sa cause). Une démonstration que n’aurait pas reniée l’inspecteur Columbo (sans jeu de mot par rapport au titre du film).

On pourrait craindre que les actions de Moore ne soient que du vent sans réels résultats mais ce n’est pas le cas. Pour mémoire, rappelons quelques uns de ses faits d’armes :

  • - Général Motors qui décide de stopper pendant trois ans la fermeture de ses usines.

  • - Nike qui fait passer l’âge minimum des enfants employés en Indonésie de 12 à 18 ans.

  • - Une compagnie d’assurance qui a accepté de payer une opération permettant de sauver la vie d’une personne.

  • - Une grande chaîne de magasins américaine qui a accepté de ne plus vendre de munitions.

On peut penser que ce n’est pas suffisant mais ce sont surtout ceux qui ne font rien qui se contenteront de penser cela. Quant à ceux qui disent qu’il n’y a rien de bien aux Etats-Unis, ils sauront désormais que c’est faux, il y a Michael Moore !

Quant à savoir comment lutter contre la peur, j’ai peut-être une idée… répétez après moi : " Je ne connaîtrais pas la peur, car la peur tue l’esprit. la peur est la petite mort qui conduit à l’oblitération totale. J’affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu’elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n’y aura plus rien. Rien que moi " (DuneFrank Herbert).

Ce sera tout pour ce mois, avec un peu d'avance, je vous souhaite un joyeux Noël et vous donne rendez-vous l'année prochaine... bye !

 

 

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