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Episode
8 : Auroreratum (Guillaume
d'Aquilonia - 13/05/2001)
La femme se retourne surprise.
Drapée dans une toge mauve, elle cherche qui l’a interrompue et de
son regard vert et profond balaie la salle afin de discerner Shas encore dans
l’ombre. Elle est vraiment d’une beauté incroyable. Tout en elle est
grâce et douceur. Sa taille est fine et son galbe altier. Alors que
Shas se dirige vers elle, elle le dévisage puis prononce à mi-voix
un texte recto-tonal dont la langue échappe à la compréhension
de l’elfe. Immédiatement, il sent ses pas s’alourdir, jusqu’à
ce qu’il ne puisse plus avancer. Enfin, la paralysie touche son ventre, son
torse, ses épaules et ses bras. Véritablement statufié,
il ne peut que regarder impuissant, la jeune dame avancer calmement vers lui.
Incapable de répondre, il
écarquille les yeux de manière exagérée.
A ces mots, elle appose ses mains
aux doigts effilés sur les tempes de Shas. Sans douleur, il la sent
pénétrer son esprit, mais ce qu’il devrait ressentir comme un
viol, lui apporte paradoxalement un plaisir ouateux et baigné dans
l’extase, il ouvre sa conscience à l’intruse.
Au bout de quelques minutes, elle
rouvre ses yeux de jade qu’elle avait fermés pour intensifier sa concentration,
et le gratifie d’un sourire ravageur.
-
Ainsi tu cherches Sylvana ?
Tu es son frère et donc mon ami. Je suis Auroreratum, sorcière
du Nexus et princesse décadente du jeu-monde. Comme tu peux le
voir, mon artefact est sécurisé. Comme Téméro,
je peux générer mes propres effets arcanoïdes et je
fais ainsi partie des puissances de cet univers.
Dans une virevolte qui rappelle
un pas de danse, elle lui tourne le dos, repartant vers le chœur de la nef.
Immédiatement Shas retrouve
sa mobilité. Il ne sait que faire, ni que dire, devant ce personnage
qui représente une vraie légende à ses yeux. Impressionné
par les capacités hors normes de cette entité, il en oublie
presque la raison de sa présence dans les souterrains. Mais un grand
cri résonne sous les voûtes et lui rappelle qu’au-dessus de leurs
têtes se trouvent les geôles de Greuth le Rouge.
Une fois de plus Shas s’enfonce
dans un labyrinthe de boyaux sombres et humides. Son voyage dans le dédale
est malgré tout de courte durée et c’est encore essoufflé
qu’il arrive dans un cul de sac. Au-dessus, une grille de fer forgé,
rouillée et fragilisée par le temps, laisse passer les bruits
du pas lourd d’un geôlier accompagnés du cliquetis sec des clés
de cachots. Desceller la grille du plafond ne lui demande que quelques minutes
et après une escalade rapide, il se retrouve dans un couloir crasseux
éclairé par des torches qui dégagent une odeur nauséabonde

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