Journey
into reality 93
(Dimanche
11 avril 2009)
Bob
Bernstein :
Bonjour à tous pour votre rendez-vous mensuel avec Journey
into Reality et votre serviteur Bob.Une
activité parallèle débordante, ne nous a pas permis
de nous retrouver en mars, c'est donc après une absence de deux
mois que nous reprenons notre rendez-vous mensuel. Dans notre Nexworld,
nous avons pris l’habitude d’utiliser des termes souvent excessifs pour
désigner la moindre actualité sortant un tant soit peu de l’ordinaire.
Watchmen était annoncé comme le film « événement
» de ce début d’année 2009. Je vous propose de voir ce qu’il en est exactement
avec notre expert es super-héros : Snowolf ! Snowolf, bonjour
!
Snowolf
: Bonjour Bob.
BB
: Alors avant de parler du film, pouvez-nous dire un peu qui sont ces
Watchmen ? Tous les Nexs qui nous regardent ont l’habitude
de Spider-man, Batman et autres X-Men mais là on
parle de héros bien peu connus du grand public.
S
: Effectivement, ces héros sont moins connus pour plusieurs raisons. Tout
d’abord, ils ont eu une courte existence puisque la série Watchmen
est une série fermée qui contient en tout et pour tout 12 épisodes.
Ensuite les membres de Watchmen ne sont pas tous des héros au sens
le plus héroïque du terme. Même les héros « tendance dure » tels que Wolverine
ou le Punisseur semblent des anges à côté du Comédien.
BB
: Qui a créé les Watchmen ?
S
: Il est un peu difficile de réponde à cette question puisqu’il s’agit
en fait d’anciens héros de Charlton Comics dont les licences ont
été rachetées par DC Comics et recyclés par Alan Moore et
Dave Gibbons pour donner naissance à l’équipe telle qu’elle est
dans la série.
BB
: Pourquoi une série relativement peu connue dans nos contrées a-t-elle
été choisie pour faire un film au milieu d’une production pléthorique
dans le monde des comics.
S
: Tout simplement parce que Watchmen n’est
pas un comics comme les autres. Lors de sa sortie en 1986, il a fait l’effet
d’un coup de tonnerre dans l’univers des super-héros. Les amateurs du
genre ont été déroutés et passionnés par des personnages beaucoup plus
humains et faillibles que ceux auxquels DC nous avait habitués.
Mais au-delà des fans du genre Watchmen a
su conquérir un autre public grâce à la maturité de son histoire. Elle
a été la première BD à recevoir le prix Hugo (décerné au
meilleur récit de SF ou de Fantasy en langue anglaise) et reçu des éloges
très nombreux, y compris de personnes qui jusque là ne regardaient le
comics que d’un œil dédaigneux.
BB
: Pouvez-vous nous présenter l’histoire sans rien dévoiler de l’intrigue.
S
: Rassurez-vous, il faudrait être un criminel pour spoiler une telle œuvre
et priver ainsi ceux qui ne connaissent pas l’histoire de la surprise
de la révélation finale. Nous sommes dans une uchronie en 1985, aux Etats-Unis.
Grâce aux pouvoirs du Docteur Manhattan, les Etats-Unis
ont gagné la guerre du Viêt-Nam et Nixon est à la présidence.
Malheureusement la guerre froide est à son comble et la guerre nucléaire
entre l’est et l’ouest semble inéluctable. Les super-héros ont été mis
à la retraite par une loi et ils ont raccroché leurs masques. C’est alors
que l’un d’eux, le Comédien, se fait assassiner. Rorschach,
l’un des rares super-héros à ne pas avoir abandonné, décide de mener l’enquête
et reprend ainsi contact avec ses anciens équipiers. Le reste, je vous
laisse le découvrir en regardant le film.
BB
: Une enquête sur un meurtre menée par des héros à la retraite, est-ce
que cela suffit pour rendre cette histoire aussi exceptionnelle ?
S
: Non, bien sûr, ce n’est que le contexte. La force de l’histoire repose
sur la psychologie des différents personnages, sur la façon dont ils ont
évolué depuis qu’ils ont raccroché, sur les doutes et les certitudes qui
les assaillent, sur leur vie normale d’êtres exceptionnels et comment
ils vont réagir face aux nouveaux événements auxquels ils vont être confrontés.
Mais là encore, je ne peux donner plus de détails dans déflorer le mystère
ou le plaisir de la découverte.
BB
: Que dire alors de cette adaptation en film ?
S
: Il est toujours périlleux de se lancer dans l’adaptation d’une œuvre
majeure sans décevoir les fans. Là, le pari est réussi à tous les niveaux.
Premièrement le film est d’une rare fidélité par rapport au comics d’origine.
L’histoire et son déroulement son parfaitement respectés. Les images sont
directement inspirées des dessins et les dialogues ont aussi été repris.
Le casting, composé d’acteurs peu connus, colle parfaitement aux personnages.
Bref ceux qui ont apprécié la BD ne se sentiront pas trahis. Le début
du film sur une musique de Bob Dylan est l’une des plus belles
introductions qu’il m’ait été donné de voir. A partir d’un enchaînement
de séquences parfaitement rythmé, on est petit à petit plongé dans l’univers
complexe et déroutant des Watchmen. En plus du coté esthétique
ces scènes sont riches de multiples implants qui seront ré exploités par
la suite lors de l’histoire. D’ailleurs de nombreuses musiques particulièrement
bien choisies nous accompagnent tout au long du film, nous plongeant encore
un peu plus dans l’époque. Une autre des réussites du film est d’avoir
su habilement alterner les scènes dramatiques et les scènes d’action,
ce qui n’était pas évident au vu de la durée du film. Bien sûr les scènes
d’action et les effets spéciaux abondent comme on pouvait s’y attendre
pour un film de super héros mais jamais au détriment de l’histoire. Bref
on prend une grande claque au départ et on est scotché du début
à la fin, soit pendant 2h40 !
BB
: Que d’éloges et aucune critique à l’horizon ?
S
: Eh bien, j’ai beau chercher je n’en voit aucune. Même si cela n’a rien
à voir avec la qualité du film, il est à noter qu'il est interdit aux
moins de 12 ans, ce qui me semble vraiment un minimum au vu de certaines
scènes particulièrement violentes et de la complexité de l’intrigue.
BB
: Un mot de conclusion alors ?
S
: Zack Snyder a réussi avec Watchmen ce que
Peter Jackson avait fait avec le Seigneur
des Anneaux. Un grand bravo !
BB
: Eh bien merci Snowolf, pour compléter, j’ajouterai que les éditions
Panini Comics sont réédité le comics Watchmen
sous la forme d’un album regroupant les 12 volumes d’origine et qu’il
a incontestablement sa place dans toutes les bonnes bédéthèques. Je vous
souhaite un bon film, une bonne lecture et vous donne donc rendez-vous
en mai ! Bye !
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