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Journey into reality 91

(Jeudi 15 janvier 2009)

Bob Bernstein : Bonjour à tous pour votre rendez-vous mensuel avec Journey into Reality et votre serviteur Bob. L'histoire de Jeannot le Malchanceux a rejoint notre site en 2008. 2009 est maintenant arrivée, permettez-moi de commencer par vous souhaiter une bonne année. Un peu d'actu média avec pour sujet les changements sur le service public.

Depuis le 5 janvier les règles régissant le PAF français ont changé. Faut-il s'en réjouir ou pas, telle est la question que je me suis posée et pour laquelle je vais vous livrer mes réflexions.

Tout d'abord, posons-nous la question de savoir ce qui a motivé cette réforme qui a surpris tout le monde, même les membres du gouvernement concernés, lorsque le Président de la République a fait cette annonce lors d'une conférence de presse. Encore une fois Nicolas Sarkozy créait l'événement en orientant les débats sur ce sujet plutôt que sur les promesses qui lui ont valu son élection. Il a aussi été difficile de ne pas faire le lien entre les rapports particuliers qu'entretient le président avec des personnes influentes du secteur privé à commencer par Martin Bouygues, parrain de Louis Sarkozy. Quand on voit aussi ce qui est arrivé à Christian Clavier ou Vitorio de Filippis pour ne citer qu'eux, on comprend qu'il vaut mieux aujourd'hui se trouver dans le clan de Sarkozy plutôt que dans celui de ses adversaires.

Autre point de débat, la nomination et la révocation du président du service public directement par le président de la république. On peut penser qu'il s'agit là de quelques chose de légitime mais on ne peut cependant que craindre que cet état de fait nuise à la liberté d'expression du service public. Certes, l'ancien système était des plus contestables puisque par un habile jeu de nomination, on arrivait au même résultat. Mais si le résultat de l'ancien système était contestable, suffit-il de le légaliser de façon plus claire pour le rendre légitime ? La question reste posée.

Pour en revenir à la publicité on peut penser qu'il est aussi légitime que le service privé soit financé par des fonds privés et le service public par des fonds publics. Mais n'est-ce pas là une façon un peu primaire de voir les choses ? En outre, que se passerait-il si on appliquait le même raisonnement aux écoles ? Les écoles publics sont elles meilleures par le fait qu'elles ne sont financées que par des fonds publics ? Cela ne semble en tout cas pas l'avis de nos dirigeants dont les enfants sont très majoritairement scolarisés dans des écoles privées. Quoi qu'il en soit, cette suppression de la publicité n'est pour le moment que partielle même si Nicolas Sarkozy déclarait récemment qu'il souhaitait prochainement une suppression totale de la publicité sur le service publique. De plus la suppression de la publicité est aujourd'hui faite au moment du 20h00 mais pas pour les émissions enfantines du matin pour lesquelles différentes associations militent afin de limiter celles-ci.

Une fois la décision de suppression partielle de la publicité prise, une question s'est alors posée, comment financer ce manque à gagner ? Le président ayant promis qu'il n'y aurait pas d'augmentation de la redevance (tout du moins pour cette année, mais j'ai comme l'impression que nous aurons une surprise l'an prochain), deux pistes ont été proposées. Tout d'abord taxer les recettes publicitaires du secteur privé. Ce choix de financement est d'ailleurs particulièrement amusant puisque plus les chaînes privées engrangeront des recettes publicitaires, plus elles reverseront au secteur public. Et pour avoir le maximum de recettes, il faut avoir le maximum de spectateurs. Espérons donc pour le secteur public qu'il ne fera pas de trop bons programmes qui réduiraient le nombre de spectateurs du privé et par la même leur financement. Deuxième source, une taxe sur les abonnements à Internet et à la téléphonie mobile. Mais comme les entreprises fournissant ce type de services sont loin d'être réputées pour leur philantropie, on peut penser que ce sont leurs clients qui finalement feront les frais de cette taxe. Nos décideurs nous promettent que ce ne sera pas le cas... il me semble avoir déjà entendu ce genre de propos à propos des mutuelles qui ne devaient pas toucher à leur tarif tout en compensant d'avantage la réduction de prise en charge de la sécurité sociale... Le plus inquiétant c'est que malgré tout cela, il semble qu'il manque encore des euros pour boucler le budget. Heureusement Frédéric Lefèvre (qui est à Sarkozy ce que Mini-Moi est au Docteur Denfer) annonçait il n'y pas si longtemps que les mesures proposées allaient permettre au service public de "survivre"... lapsus ?

Au-delà de la publicité, le plus important pour une chaîne de télévision, ce sont tout de même ses programmes. Et là, on nous a annoncé un service de qualité, de culture, d’instruction et de promotion d’outils français. Dit comme ça... on se demande ce que cela va bien pouvoir donner mais ça n'annonce pas un côté top divertissant (d'ailleurs le thème de divertissement semble avoir été retiré du cahier des charges)... Pour le moment pas de changement significatif à noter. Ah si... le prime time débute sur le service public à 20h35 ! Et alors me direz-vous ? Et bien il y a ceux qui apprécient que les programmes commencent plus tôt et ceux qui déclarent qu'ils ne pourront pas voir le début de l'émission. Bref, une décision diversement appréciée et qui ne va pas changer la face du PAF. D'ailleurs comme exemple de changement, France 2 a repris hier la diffusion de FBI, portés disparus en plein milieu de la saison, par un cross-over suivi par la rediffusion de deux épisodes pris dans une saison de trois ans plus vieille. Qu'on se rassure le respect pour les séries est toujours le même sur le service public, c'est à dire nul.

Mais à force de se concentrer sur le service public on en oublie le privé. OK, c'est promis, on va voir ce qu"on va voir et France Télévision sera vachement mieux mais pour les autres ? Là encore un petit cailloux vient faire gripper quelques rouages quand on s'est aperçu que les décisions du gouvernement étaient étrangement en harmonie avec un livre blanc émanant de... TF1 (vous vous souvenez, de Martin Bouygues ? ) ! Comme quoi, si on ne croyait pas aux coincidences et à l'intégrité morale de notre chef d'état, on pourrait avoir des doutes. Et quelles sont-elles ces décisions ? 9 minutes de publicités autorisées par heure sur les chaîne privées, au lieu de 6 auparavant, ce qui représente tout de même un augmentation de 50%. Et l'autorisation d'une seconde coupure dans les films et téléfilms de plus de 90 minutes.

Faisons maintenant le bilan des gains et des pertes pour le téléspectateur;

Du côté des plus : Pas de publicité sur le service publique entre 20h00 et 6h00. Des promesses de "meilleurs" programmes.

Du côté des moins : 50% de publicité en plus sur les chaînes privées. Deux coupures de publicité pendant les films. Une augmentation probable de leurs factures Internet / Téléphonie.

De mon côté, je ne suis pas convaincu d'être gagant dans cette affaire. Et vous ? Je vous laisse y réfléchir et vous donne rendez-vous en février ! Bye !

 

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