Journey into reality 75

(Mardi 3 juillet 2007)

Bob Bernstein : Bonjour à tous pour votre rendez-vous mensuel avec Journey into Reality et votre serviteur Bob. Ceux qui n'y croyaient plus avaient tort puisque Bons baiser de la Jamaïque, le module pour James Bond 007 annoncé depuis si longtemps est enfin à votre disposition. Pour ce mois, comme nous sortons d'une double échéance électorale qui va conditionner l'avenir de la France pour les cinq années à venir, j'ai décidé de vous livrer quelques réflexions en vrac.

Beaucoup ont insisté sur l'importance de la TVA "sociale" lors de ce second tour des législatives. Pourquoi est-elle si mal perçue cette TVA ? Eh bien, peut-être parce que le mot social a perdu son sens premier (qui est relatif à une société ou qui concerne les rapports entre les individus et la collectivité) pour prendre une connotation faisant penser à ceux qui sont le plus dans le besoin. On comprend alors pourquoi l'association de ces deux mots TVA (l'impôt le plus injuste) et social ont eu une résonance étrangement antinomique pour certains, un peut comme si on parlait de récompense punitive.

Et effectivement cet impôt est foncièrement injuste. J'entends souvent dire qu'il touche les plus riches au même niveau que les plus pauvres, ce qui n'est pas tout à fait exact. En effet, moins on dispose de revenus et plus la part de ceux-ci liée à la consommation sera importante donc plus fortement taxée. Il s'agit donc bien de faire payer les moins fortunés. Lorsque cela est mis en parallèle avec le retour de vedettes comme Johnny qui se réjouissent de bénéficier d'un bouclier fiscal alors que ce sont leurs fans, bien moins riches qu'eux, qui le financent, on peut ressentir comme une certaine injustice.

Et puis, bien que n'étant pas un économiste de haut niveau, je me suis toujours demandé comment on pouvait d'un côté insister sur l'importance de la reprise de la consommation et favoriser celle-ci en la taxant. Si augmenter le prix des produits favorise leur vente, pas besoin de passer par la TVA, inventons des soldes inversées ou pendant quelques semaines tout sera augmenté de 20, 30 ou même 50 % ! ! !

Pour parler un peut de l'autre bord, une petit mot sur Segolène Royal qui vient nous annoncer après sa défaite aux élections que le programme qu'elle défendait n'était pas réalisable mais que cela n'était pas de sa faute mais des vilains de son parti qui l'avaient obligée à le soutenir. En dehors du fait que cela donne l'impression du "C'est pas moi qui ait perdu, ce sont mes collègues qui sont mauvais" on peut se demander comment quelqu"un qui a tellement insisté sur le mot juste pendant sa campagne a pu défendre un programme qu'elle jugeait mauvais. On enseigne souvent à un vendeur que pour être efficace, il est préférable de croire en son produit, sans quoi le client le ressentira. N'est-ce pas ce qui est arrivé aux électeurs du parti socialiste qui ont peut-être ressenti que leur canditate ne croyait pas à ce qu'elle vendait et s'en sont détournés. On a beaucoup critiqué la sortie de Jospin mais on peut au moins lui reconnaître qu'il a accepté d'assumer son échec à titre personnel.

Mais on a aussi pu voir que rien n'était jamais perdu en politique. Votre camp est battu ? Ce n'est pas grave, il est toujours temps de changer son fusil d'épaule pour aller collaborer avec l'adversaire d'hier et même si cela paraît complètement improbable. Souvenez-vous l'Europe a été peu présente lors de la campagne présidentielle mais s'il il y a une chose sur laqulle Nicolas Sarkozy a bien insisté c'est qu'il ne voulait pas de l'entrée de la Turquie. Et qui retrouve-t-on aux affaires étrangères ? Bernard Kouchner qui lui, s'y est toujours déclaré favorable, bref, le ministre idéal pour représenter les idées de son président.

Je ne peux m'empêcher de finir avec celui qui aura été la vraie vedette de cette fin de campagne : Alain Juppé. Souvez-vous après ses vacances forcées au Québec un homme nouveau est revenu, plus sage, plus humble. C'est d'ailleurs par humilité qu'il a préféré ne pas attendre les prochaines élections municipales pour reprendre son fauteuil de maire. Mais comme il le disait lui-même, il était revenu pour bien s'occuper de sa ville. Mais cela lui laissait tout de même un peu de temps libre qu'il pouvait consacrer à occuper la place de numéro 2 du gouvernement et pour ne pas s'ennuyer dans le temps qui lui restait, il avait aussi envisagé d'être député. Certains électeurs se sont-ils tout simplement dit que cela faisait beaucoup pour un seul et que la limitation des mandats dont beaucoup parlent sans pour autant la mettre en pratique serait un chantier important à mettre en place.

Pas de bol, on nous annonçait l'homme de la situation pour le problème écologique et le voilà qui chute avant de commencer. Avant de commencer ? Pas tout à fait puisqu'Alain Juppé a eu tout de même le temps de se plonger sur le débat concernant le maïs transgénique Mon810. D'ailleurs notre ministre commençait fort et donnait la direction à suivre en déclarant que nous devions prendre exemple sur le modèle allemand. Des études ayant montré que les toxines de ce maïs variaient de 1 à 100 d'une plante à l'autre, le gouvernement allemand (ainsi que la Grèce, l'Autriche, la Pologne et la Hongrie) a alors décidé de suspendre l'autorisation de commercialisation du Mon810. Cela n'a pas empêché notre ministre de l'agriculture Christine Lagarde, de temporiser en laissant la commercialisation du maïs en France en attendant (on ne sait toujours pas exactement quoi d'ailleurs). Interrogé à ce sujet sur ses précédentes déclaration, Alain Juppé ne se démontait pas en déclarant que quand il parlait de prendre l'exemple sur l'Allemagne, il s'agissait de la méthode et non du fond de la décision ; un premier prix de langue de bois bien mérité. Encore une fois notre gouvernement préfère le profit industriel à la santé de l'individu, espérons que nous n'aurons pas à regretter ce choix d'ici quelques années.

Pour finir et pour parler de liberté d'expression, notons au passage après la disparition du Vrai Journal l'an dernier, le retrait de l'antenne d'Arrêt sur image, une des rares émissions où l'on pouvait encore entendre un discours différent de la bouillie uniforme servie un peu partout ailleurs. Même si cela ne servira propablement à pas grand chose, si vous aussi vous déplorez la suppression de cette émission, vous pouvez signer la pétition disponible à l'adresse suivante :

Pétition arrêt sur image

J'espère que cela ne fera qu'alimenter votre réflexion et ne gâchera pas vos vacances, car moi, je vous donne rendez-vous en septembre. Bye !

vc

 

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