Journey
into reality 57
(Dimanche
11 décembre 2005)
Bob
Bernstein :
Bonjour à tous pour votre rendez-vous mensuel avec Journey
into Reality et votre serviteur Bob. Depuis notre dernière
rencontre, un nouveau scénario pour Dungeon
Twister est arrivé sur le Nexus.
J'espère qu'il ne vous aura pas rendu fou. De plus vous avez probablement
remarqué que notre page d'accueil s'est modifiée avec une
photo regroupant les principaux résidents du Nexus et c'est avec
elle que je vous accueille ce mois-ci... je suis en bas à gauche...
Puisque
nous approchons du terme de cette année 2005, nous pouvons tirer
un petit bilan sur les événements de ces derniers jours.
Les
banlieux ont donc pris feu... Heureusement, nos hommes politiques
ont été prompts à en trouver l'explication : problèmes
d'intégration, erreurs de la police de proximité avant qu'elle
soit supprimée, propos trop durs tenus par un ministre irresponsable,
polygamie, chansons de rap... Bref tout y est passé et pour une
fois, alleluia le jeu de rôles a été épargné
! C'est vrai qu'il ne doit pas être beaucoup pratiqué dans
les zones concernées et c'est bien dommage car peut-être
serait-ce là aussi un moyen d'améliorer les choses... au
même titre que l'enseignement du chinois.
Même
si on ne peut approuver la destruction de biens publics, ni même
privés, on peut essayer de trouver d'autres raisons. Qui n'a jamais
été exaspéré par le foutage de gueule permanent
de ceux qui ont le pouvoir ? Mais comme la majorité d'entre nous
sont des gens de raisons, n'appréciant pas la violence et qu'ils
se disent qu'ils auraient peut-être aussi à perdre en cas
de révolution... eh bien, on se contente d'exprimer notre frustration
au café du coin. Mais imaginons quelques secondes que vous estimiez
que vous n'ayez rien à perdre, que vous soyez régulièrement
confronté à la violence et que certains des gens qui vous
entourent commencent à "mettre le feu"... que feriez-vous
?
Il
faut donc pouvoir donner un but à chacun pour qu'il puisse se mobilsier
sur quelque chose de constructif. Encore faut-il que ce but soit atteignable
et suffisament motivant. Je ne suis pas sûr que l'apprentissage
à 14 ans ou un "service civil" correspondent à
ces critères. Pour beaucoup, la boîte de Pandore a été
ouverte et même l'espérance n'y figure plus.
La
répression ne fonctionne que si elle est accompagnée de
prévention et comprise par ceux à qui elle s'adresse. De
plus, comment parler de respect de la loi comme la fait notre cher Président
quand on donne un si mauvais exemple. Jacques Chriac aurait pu frapper
fort dans son discours en disant que pour donner l'exemple, il allait
se présenter devant les juges et faire face aux accusations qui
sont portées contre lui... mais il est vrai qu'il est plus facile
d'attirer l'attention sur les fautes de la jeunesse. Nicolas Sarkozy parle
lui aussi de respect de la loi et de sanction... mais que devrait-on infliger
aux maires qui violent la loi en ne faisant pas construire les 20% de
logements sociaux obligatoires ? Il semblerait que sur ce point notre
ministre de l'intérieur ait quelques comptes à rendre. Il
est vrai qu'il est plus facile de fustiger des policiers qui tentaient
de créer un dialogue en organisant des matchs... entre foot et
couvre-feu, M. Sakorzy a choisi son camp.
Ne
comptons pas d'avantage sur l'opposition pour inciter l'espérance
à retourner dans la boîte. Pour le principal parti d'opposition,
une seule question depuis 2002 : Qui sera le candidat officiel en 2007...
et après trois ans de débat, on n'est toujours pas plus
avancé. Il est vrai que l'avenir du peuple d'en bas (comme aimaient
à l'appeler certains) ne pèse pas lourd à côté
d'une belle carrière politique.
Mais
ce n'est pas tout... pour nous défendre, nous avons nos syndicats...
enfin surtout ceux des entreprises publiques en général
et de la SNCF en particulier. Comme cela faisait quelques mois qu'il n'y
avait plus eu de grève (on n'était pas loin d'une entrée
dans le Guiness), il fallait quand même bien en faire une pour prouver
qu'un syndicat ça sert à quelque chose. Alors cette fois,
nous avons eu droit à la privatisation rampante (j'ai cherché
dans le Manuel des Monstre mais je ne l'ai pas trouvée... peut-être
dans le Fiend Folio...). Faut reconnaître que ça fout les
jetons. Mais le gouvernement a pris les devant en disant qu'il n'y aurait
pas de privatisation. Alors cette belle grève allait-elle tomber
à l'eau ? Non car tout d'un coup, il fallait agir contre la suppression
de lignes... ouf ! Manque de bol, on nous apprend qu'en fait, tout cela
est faux, il n'y avait pas de suppressions de linges. Quels enpêcheurs
de grêver en rond ! Alors et bien, puisque c'est comme ça,
on allait tout de même la faire cette grève puisque tout
était prêt et on finirait bien par trouver une raison en
chemin. Finalement elle s'est achevée en pétard mouillé
contrariant seulement les usagers usés qui devaient prendre le
train ce jour là... A force même ceux qui sont contre les
privatisations risquent de finir par se dire que ce ne serait peut-être
pas une si mauvaise chose si cela arrivait à la SNCF...
A
côté de cela on continue à pourrir joyeusement la
planète sans chercher réellement à trouver des solutions
(surtout ne pas autoriser le carburant végétal, faut quand
même penser aussi un peu à M. Total, bande d'égoïstes),
on continue à tuer légalement des loups et accidentèlement
des ours, les grands actionnaires s'enrichissent aux dépends de
leurs clients mais aussi de leurs salariés et on voudrait nous
faire croire que quand on baisse un impôt sur le revenu cela profite
à ceux qui ont le moins de revenu (fallait quand même oser
!).
La
machine s'est emballée et plus personne ne contrôle vraiment
rien. Il n'est pas dit que les événements qui se sont produits
ne soient pas les signes précurseurs d'actions plus importantes
si une réelle réaction au plus haut niveau ne se produit
pas. Ben quoi... on peut toujours rêver non ?
Mais
que tout cela ne vous empêche pas de passer de joyeuses fêtes
riches en amour, amitié et générosité en espérant
que l'année 2006 nous apporte enfin de bonnes nouvelles. Et comme
dit le proverbe : "A Noël, faîtes plaisir à votre
dinde : "Fourrez-la ! ". Rendez-vous l'année prochaine...
Bye !
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