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Journey into reality 18 (Dimanche 28 avril 2002)
Bob Bernstein : Bonjour à tous pour votre rendez-vous mensuel avec Journey into Reality et votre serviteur Bob. Aucune nouveauté sur le Nexus depuis quelques temps et pas de Coups de Coeur au mois de mars. La raison en est simple notre Nexmaster passe le plus clair de son temps sur Fondation. Donc le prochain rendez-vous est toujours le même, à savoir le background de Nexus. Bien entendu le sujet de ce mois ne peut être que le résultat du premier tour des élections présidentielles qui m'a inspiré des réactions et sentiments variés (mais bien peu agréables). En cette soirée du 21 mars 2002, un coup de tonnerre est venu ébranler les fondements de notre système politique et peut-être même de la cinquième république, telle une gigantesque honte de choc. Comment en est-on arrivé là ? Etait-ce ce que les Français souhaitaient réellement ? Que nous réserve l'avenir ? Ces questions méritent réflexion. Il est clair que les électeurs ont voulu donner une leçon à nos dirigeants avec 30% de votes sur les extrêmes et un score à peu près équivalent pour l'abstention, c'est près des deux tiers de la population qui a désavoué ceux que l'on considère comme les grands partis politiques. Plus grave, on peut aussi craindre qu'au lieu d'une condamnation de la classe politique, il s'agisse plus simplement d'un abandon pur et simple. Alors que tout le monde s'amuse comme d'habitude à savoir sur qui faire retomber la faute (l'insécurité, les campagnes de Chirac et Jospin, le soleil de printemps, les sondages, les médias, Ben Laden, le Loft... ), on constate que bien peu sont prêts à se remettre en cause pour prendre vraiment en considération le résultat de ce premier tour. Les Français ne font plus confiance en leur classe politique (et ils n'ont peut-être pas complètement tort) et ne croient plus que les élus seront capables de prendre des décisions concernant les problèmes de la vie quotidienne. Les multiples affaires ayant éclaboussé la classe politique sans jamais être résolues (un non jugement ou un vice de forme ne sont pas suffisants pour restaurer une confiance perdue) ont aussi contribué à créer ce climat de désillusion. Depuis 30 ans, nous nous sommes habitués à avoir un second tour opposant la gauche et la droite et les sondages nous ont confirmé dans cette inéluctabilité. Nous nous sommes alors tranquillement endormis dans l'idée que ce premier tour ne servait pas à grand chose et que les affaires sérieuses débuteraient après lui. Mais comme en Coupe du Monde, il faut savoir sortir des groupes pour jouer les matchs éliminatoires des tours suivants. En jouant ainsi avec la démocratie, on s'expose à de cruelles surprises... il ne faut pas oublier que ce système porte en lui les moyens de se détruire. Pourtant, nous avons été bien aveugles. Une abstention qui ne cesse de monter d'élections en élections, un record du nombre de candidats, des tensions au grand jour dans la majorité plurielle, une campagne qui semblait ne pas décoller et J.M. Le Pen qui claironnait qu'il serait au second tour. Et avec tout ça, nous n'avons rien senti venir ! Nous avons peu de mémoire et pensons que certaines choses sont inéluctables et d'autres impossibles. Ainsi avant le 11 septembre, tout le monde considérait que les Etats-Unis et à fortiori le Pentagone étaient intouchables. L'histoire nous a prouvé que non. Rien n'est définitvement acquis et seuls la vigilance et l'engagement permettent d'assurer la préservation de ce qui est important. Dans la société d'aujourd'hui, la forme l'emporte de plus en plus souvent sur le fond et la France semble être à la recherche d'un vrai leader. Certains ont pu croire que Jean-Marie Le Pen était celui là. Depuis les résultats du premier tour l'indifférence générale s'est transformée en une sorte de vaste panique où on en entend tout et n'importe quoi. L'affectif a pris le pas sur le rationnel et chacun y va de son conseil, persuadé qu'il détient la vérité. Je ne suis pas certain que le comportement actuel des médias et des différentes organisations qui multiplient les attaques contre J.M. Le Pen, ne finissent pas par atteindre l'objectif inverse à celui recherché, à savoir renforcer le leader du FN dans son image de celui qui détient la vérité mais que l'etablishment ne veut pas laisser parler. J. Chirac détenait une occasion unique de confronter les valeurs démocratiques qu'il déclare défendre à celles de son adversaire. Un débat aurait permis de mettre en évidence la démagogie et les dangers du programme de J.M. Le Pen. Malheureusement notre "champion" de la république a préféré jeter le gant... laissant les Français en imaginer les raisons. Contrairement à bien d'autres, je me garderai bien ici de vous dire ce qu'il faut faire le 5 mai. A vous de savoir en votre âme et confiance quelle est la meilleure solution. Mon optimisme me fait dire que les événements de cette élection annoncent peut-être l'arrivée d'une nouvelle époque où nos dirigeants assumeront leurs responsabilités et où le peuple de France se sentirait concerné et impliqué dans les choix politique de la nation. Il est temps d'imaginer autre chose et certains ont déjà commencé. A vous aussi d'être force de proposition pour que tout cela puisse servir à quelque chose. En attendant, dans la série des suggestions, je vous invite à aller jeter un oeil sur le site de la C6R où une réflexion a été engagée sur ce que pourrait être une Sixième République avec plus de participation dedans. Faîtes-vous votre avis. Voilà, je vous quitte en vous disant à bientôt. La prochaine que nous nous croiserons nous saurons qui est notre président de la république pour les 5 ans à venir ! Bye ! |
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