Journey
into reality 143
(Mercredi
4 mars 2015)
Bob
Bernstein : Bonjour à tous pour votre rendez-vous mensuel
avec Journey into Reality et votre serviteur
Bob. De quel sujet pourrait-on parler en ce mois de janvier 2015
si ce n'est des meurtres odieux qui ont frappé la rédaction
de Chalie Hebdo et qui se sont poursuivis
dans la rue et dans un magasin.
Au-delà
de la tristesse et de la colère, il est nécessaire de maintenant
d'intégrer ce qui s'est déroulé. Tout ce qui ne tue
pas rend plus fort, paraît-il... même si cela est malheureusement
faux pour les victimes cela l'est pourtant pour un journal dont la situation
économique l'aurait condamné à disparaître
et que deux abrutis ont sauvé en voulant le détruire. Charlie
Hebdo et ses caricatures n'intéressaient que quelques dizaine
de milliers de personnes... ce sont maintenant des milliards de gens qui
les connaissent. Mais ce n'est pas tout... là où certains
voient à nouveau surgir la théorie du complot, il faut surtout
voir une ode à la bêtise humaine la plus crasse.
Si
un scénariste d'Hollywood nous racontais une histoire dans laquelle
des criminels s'enfuiraient en oubliant leur carte d'identité,
on commencerait à se lamenter sur les faiblesses du scénario.
Si ensuite on nous racontais que ces monstres se réfugieraient
dans une imprimerie déserte on sentirait venir l'épanadiplose
: début dans un journal, fin dans une imprimerie. Mais si on nous
racontais que les deux meurtriers avaient un otage enfermés avec
eux sans qu'ils s'en rendent compte, on commencerait à penser qu'il
s'agit peut-être d'une comédie. Le clou serait que le scénariste
décide alors que ce soit le non otage qui renseigne les forces
de police de l'intérieur. On pourrait même imaginer que les
terroristes sortent de leur cachette oubliant que cette fois-ci ils n'avaient
pas en face d'eux des humanistes avec des crayons pour seul armes. Non
décidemment cela ferait un bien mauvais film et de biens pitoyables
personnages principaux... mais pourtant j'aimerais bien qu'il ne s'agisse
que d'un film... Et dire que pour un certain "état" ces
gens sont des Héros... on a effectivement les Héros qu'on
mérite.
Ces
événements ont eu une répercussion mondiale extraordinaire
et le "slogan" Je suis Charlie, un cri de ralliement pour tous
ceux qui pensent que la liberté d'expression est quelque chose
qu'il faut à tout prix préserver et qu'aucune pseudo religion
ne doit imposer ses diktats à l'humanité. Est-ce que ce
fantastique mouvement ne sera qu'un feu de paille et que nous replongerons
tous bientôt dans notre médiocrité quotidienne ou
allons-nous prendre conscience de la chance que nous avons de vivre dans
un pays libre dont l'immense majorité du peuple partage les mêmes
valeurs profondes. Ce serait en tout cas le plus bel hommage que l'on
pourrait faire à ceux qui ont préféré mourir
debout que vivre à genoux.
Quant
à ceux qui se sont posé la question de savoir si la une
de Charlie suite à ce massacre représentant le prophète
avec la pancarte Je suis Charlie et disant "Tout est pardonné"
n'était pas de trop, je leur répondrai que ne pas mettre
le prophète en première page aurait au contraire envoyé
un autre message qui aurait été : Si vous n'êtes pas
d'accord avec quelqu'un, tuez le et semez la terreur comme cela vous aurez
gain de cause... à chacun de voir ce qui est préférable.
Mais
trêve d'écriture, je vous laisse avec quelques dessins de
Charb, Honoré, Tignous, Wolinski et
Cabu... avec deux pensées particulières, l'une pour
Tignous dont les dessins nous ont accompagnés dans l'univers
du jeu de rôles à travers Rêve
de Dragon et Casus Belli et la seconde
pour Cabu qui était aussi cet éternel enfant de notre
propre enfance qui savait si bien croquer Dorothée...
 
  
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