Journey
into reality 132
(Lundi
21 janvier 2013)
Bob
Bernstein :
Bonjour à tous pour votre rendez-vous mensuel avec Journey
into Reality et votre serviteur Bob. Encore un bravo à l’équipe
BAFA qui a permis à notre ludothèque de s’enrichir d’un nouveau
GN avec Pandémie. Cela faisait bien
longtemps que nous n’avions plus parlé cinéma dans ce coin du Nexus.
C’est pourquoi, j’ai décidé, en plus de vous souhaiter une bonne année
2013, de me tourner vers la sortie ciné dont nous devions parler,
à savoir The Hobbit. Et pour nous faire partager
ces impressions, je reçois notre spécialiste med-fan : Logan Luckshield.
Logan, bonjour !
Logan
Luckshield
: Salutations.
BB
: Alors huit années après Le retour du roi,
c’est celui du Hobbit ?
LL
: Oui, après qu’il ait été question que Guillermo del Toro se charge
du projet, c’est finalement Peter Jackson qui est reparti dans
les Terres du Milieu pour nous conter les aventures de Bilbo.
BB
: Il faut savoir que Bilbo le Hobbit était
un conte pour enfant écrit par Tokien bien avant Le
Seigneur des anneaux.
LL
: Oui c’est d’ailleurs le succès mérité de la trilogie du Seigneur
des Anneaux qui a conduit à adapter Bilbo.
BB
: Alors justement, est-ce que l’histoire est suffisamment évoluée pour
intéresser tous les publics et en particulier les adultes.
LL
: C’est probablement là le point faible du film. De par son objectif Bilbo
n’a pas la profondeur du SdA et cela se sent rapidement au fur
et à mesure que le film se déroule. Peter Jackson a cherché à le
compenser en rajoutant des scènes puisées dans l’œuvre immense de Tolkien
mais cela ne suffit pas à donner corps à une histoire solide. Quand en
plus, on sait qu’il a été décidé d’en faire trois films et d’une longue
durée (2h45 pour le premier) on peut se demander s’il y a vraiment là
matière à tenir le spectateur en haleine aussi longtemps.
BB
: En dépit de la légèreté du scénario original, le film rencontre-t-il
d’autres lacunes.
LL
: On peut reprocher d’autres éléments liés à l’œuvre. Le groupe de Héros
est beaucoup trop conséquent pour qu’on s’y attache. L’effectif de la
communauté était déjà important mais là, cette avalanche de Nains
ne fait qu’augmenter la confusion de nombreuses scènes. L’absence d’une
présence féminine (si on excepte la courte apparition de Galadriel)
nuit aussi aux possibilités d’interaction. On sent que Jackson
a surcompensé en multipliant de longue scènes d’actions qui ne
favorisent pas la mise en valeur de la personnalité des Héros, nous empêchant
ainsi de vraiment nous y attacher.
BB
: Voilà de bien cruelles critiques. Ce film a-t-il cependant des qualités
?
LL
: Bien sûr. Les décors sont toujours aussi splendides et nous plongent
une nouvelle fois pour notre plus grand plaisir dans les Terres du
Milieu. Le casting est irréprochable et on est heureux de retrouver
des personnages de la trilogie tels que Gandalf, Saroumane,
Elrond, Galadriel ou Golum. A ce propos le face à
face avec le duel d’énigmes entre Bilbo et Golum est un
régal d’autant plus que ce type d’interaction manque dans le film. Jackson
nous a habitué à des scènes d’actions spectaculaires et il ne déroge pas
à ses habitudes.
BB
: Alors, à l’arrivée quel est le verdict final.
LL
: The Hobbit est un bon divertissement et
un film soigné mais pour les différentes raisons évoquées, il est très
loin de la trilogie du SdA. A voir donc mais sans être pour autant
incontournable. Je pense qu'il s'il avait été un peu moins
long, il aurait grandement gagné en intensité.
BB
: Eh bien merci Logan pour cette analyse. Que ceux qui aiment les
fresques fantastiques épiques ne manquent pas le Trône
de fer actuellement diffusé sur Canal +. Il est maintenant
temps de nous quitter pour mieux nous retrouver en février… et bien sûr,
encore tout mes vœux de bonheur pour 2013 !
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