Prologue

Avant d'aborder les différentes fonctions de directeur de CVL, je vais présenter mon cursus dans l'animation.

Comme beaucoup, j'ai tout d'abord été enfant en centre de vacances et ce jusqu'à l'âge de 14 ans. Bien qu'ayant conservé un excellent souvenir de ces séjours, je n'aurais peut-être jamais envisagé de devenir animateur si trois années plus tard, une rencontre fortuite n'avait eu lieu avec mon ancienne directrice. Cette dernière, à la recherche d'animateurs, m'avait proposé de passer le BAFA et de rejoindre son équipe. J'avais accepté plus pour le plaisir de retrouver les lieux de mon enfance que pour les fonctions d'animateurs dont je n'avais alors qu'une vision très partielle.

Fort des apprentissages de mon stage de base, j'ai alors pu aborder mon premier séjour avec sérénité. L'expérience du terrain m'a rapidement fait découvrir les écarts qu'il y avait entre la théorie et la pratique. Heureusement pour moi, j'ai eu la chance de pouvoir bénéficier d'une directrice à l'écoute et d'une équipe d'animation solidaire composée à la fois de personnes d'expérience et de débutants, ce qui permettait à chacun de trouver sa place. Aujourd'hui, ce sont ces conditions favorables que j'ai le souci de reproduire pour les nouveaux animateurs que j'ai l'occasion d'encadrer.

En dehors des apprentissages acquis au cours des différents séjours encadrés (environ une quinzaine), j'ai surtout constaté le plaisir unique et inégalable que pouvait me procurer l'animation. Pouvoir quitter son environnement habituel pour une durée déterminée, rencontrer de nouvelles personnes, élaborer et mener des projets, découvrir de nouveaux lieux et activités mais surtout faire sourire un enfant et avoir la prétention de jouer un rôle citoyen sont des motifs de satisfaction qu'aucune autre activité ne m'a donnés à ce jour.

Afin d'aller plus loin dans ce domaine, j'ai pris contact avec l'organisme qui avait assuré ma formation BAFA afin d'y poser ma candidature en tant qu'instructeur. Cette décision a été longuement mûrie puisque ce n'est qu'en 1992 que j'ai suivi ma formation et encadré mes premiers stages à l'UFCV. J'ai depuis encadré une trentaine de stages de formation générale et de perfectionnement (Veillées / Grands jeux, Camping / Cuisine, Spectacles, Randonnées, Contes) qui m'ont été plus que bénéfiques à trois niveaux :

- J'y ai retrouvé la plupart des plaisirs ressentis en CVL.

- J'ai pu faire le point sur mes connaissances, compléter celles-ci et surtout faire l'analyse de mes pratiques d'animateurs et me poser des questions sur celles-ci. Je peux aujourd'hui dire qu'en apprenant aux autres, j'ai aussi beaucoup appris moi-même.

- J'ai complété mes compétences pédagogiques en parallèle avec mon activité professionnelle. J'ai ainsi pu mieux maîtriser la gestion des groupes ainsi que les méthodes éducatives que j'ai pu appliquer.

En même temps que je devenais instructeur à l'UFCV, je m'orientais professionnellement dans le domaine de la formation. Après avoir passé le Certificat d'Aptitudes Pédagogiques de l'AFPA, j'ai travaillé pour différents organismes de formation professionnelle. Les premières années, je suis essentiellement intervenu au niveau de l'insertion auprès de jeunes considérés "en difficulté". Je dois reconnaître que les acquis obtenus lors de mes CVL m'ont bien été utiles même si ici, les objectifs à atteindre avaient un caractère nettement moins ludique. Au fur et à mesure des années, je suis intervenu sur d'autres publics (adultes, travailleurs handicapés, jeunes diplômés… ) et dans d'autres domaines (BEATEP, informatique, économie, communication… ).

Aujourd'hui, je suis le responsable pédagogique de l'organisme de formation EFCA. Tout en continuant à intervenir sur différents groupes, je travaille sur les contenus, les outils, la qualité… Je suis aussi chargé du développement de notre secteur sur les métiers liés aux nouvelles technologies.

Cela fait maintenant plusieurs années que j'occupais souvent le poste officieux d'adjoint sur les CVL que j'encadrais et que j'avais décidé de suivre la formation BAFD. Mais le manque de disponibilités (dû essentiellement à mon investissement au sein de différentes associations dans le domaine des jeux) m'avait toujours conduit à remettre à l'année suivante. Ce n'est qu'en 1999 que j'ai franchi le pas en débutant ma formation BAFD. J'ai décidé de suivre ce cursus dans le giron de l'UFCV en veillant à changer de région afin de ne pas me retrouver formé par mes pairs.

Le premier stage théorique, je dois l'avouer, ne m'a pas apporté de grandes révélations mais il m'a permis de faire le point sur mes acquis et aussi de me rassurer avant de passer à la pratique. On peut le considérer comme une bonne check-list.

J'ai effectué mon premier stage pratique au poste d'adjoint. L'organisation mise en place par le directeur ainsi que la parfaite cohérence de nos conceptions de l'animation et de la personne, enfant et adulte, nous ont permis de mener à bien le séjour sans difficultés majeures.

J'ai pu constater au cours de cette expérience que le domaine dans lequel je pouvais le plus progresser était celui de la fonction de gestion et tout particulièrement dans le secteur alimentaire. C'est ce qui a motivé mon choix pour ce thème lors du stage de perfectionnement. J'ai ainsi pu approfondir mes connaissances en équilibre alimentaire et en réglementation au niveau de la célèbre méthode HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point).

C'est finalement en août 2000 que j'ai pu assumer pleinement mes fonctions de directeur en encadrant un centre de vacances pour adolescents dans la belle région de Bretagne. Une expérience particulièrement enrichissante qui m'a conduit à me poser à nouveau une foule de questions que je traiterai par fonction tout au long de ce bilan.

La fonction éducative

Conception du projet

    Que ce soit dans le cadre de mes activités professionnelles, associatives ou personnelles, le projet revêt toujours pour moi une importance primordiale. Il est à la base de tout et c'est l'adhésion qu'il obtiendra qui déterminera les chances de réussite. Toute action voit sa valeur accentuée dès lors qu'elle se situe dans une dynamique plus globale. Le projet est tourné vers l'avenir et est ainsi générateur d'action, de création et d'évolution. Ces trois vecteurs sont déterminants dans la construction de tout individu.

    Le projet éducatif qui a guidé mes actions dans le secteur de l'animation jusqu'à ce jour repose sur le triptyque Plaisir - Respect - Responsabilité. Le plaisir car, il y a tellement de choses de la vie qui peuvent se révéler ennuyeuses qu'il faut savoir profiter de tous les instants qui peuvent nous procurer du plaisir. De plus, le plaisir est fédérateur et motivant. Mais ce plaisir ne peut s'entendre que s'il ne vient pas annihiler celui de l'autre. Là, apparaît la notion de respect qui peut nous permettre de savoir jusqu'où aller et quand se donner des limites. Enfin dans un monde où chacun semble vouloir fuir ses responsabilités en cherchant toujours sur qui faire retomber la faute, je pense que cette valeur de responsabilité doit être favorisée. Lorsqu'un individu assume ses choix et ses actes, il gagne vraiment le statut de citoyen.

    Le projet pédagogique que j'ai rédigé pour le centre que j'ai dirigé s'appuie sur les valeurs du projet éducatif citées ci-dessus. Il prend aussi en compte les réalités du séjour (public accueilli, équipe pédagogique, implantation, activités possibles, budget…). Mais au-delà, il fait très souvent référence au jeu. C'est en effet pour moi un outil qui permet de transcrire de façon pratique les intentions éducatives. Le plaisir guide le jeu. Sans respect des règles et des adversaires / partenaires, le jeu ne peut fonctionner. Il amène à prendre des décisions et à en assumer les conséquences.

    Lorsque les projets éducatifs et pédagogiques ont été clairement définis, il n'y a plus grande difficulté à établir les projets d'activités. Mes expériences d'instructeurs m'avaient déjà préparé à quitter le rôle de meneur que j'avais en tant qu'animateur pour passer à celui d'accompagnateur qui correspond à la fonction de directeur.

    Bien entendu, tout cela n'est possible que si l'organisateur du séjour et le directeur sont en harmonie sur les grands principes éducatifs et pédagogiques. Il peut, bien entendu, y avoir des divergences sur la mise en œuvre (cela est même souvent souhaitable et constructif) mais les lignes essentielles doivent être communes sous peine de voir la cohérence de l'ensemble remise en cause. C'est la raison pour laquelle, j'ai toujours pris soin de travailler avec des personnes partageant mes conceptions, soit parce que je les connaissais, soit parce que j'ai pris le temps de les rencontrer avant d'accepter de collaborer ensemble.

    Le projet pédagogique du CVL de Tréffiagat en août 2000, illustre ce chapitre et se trouve en annexe 1.

    Organisation de la vie sociale

    Depuis maintenant de longues années, les diverses fonctions que j’ai exercées m’ont toutes conduit à prendre la parole devant des publics divers. Je sais quelle importance il y a à définir un objectif clair et à adapter son discours aux différents publics. Ainsi, dans le cas du projet pédagogique d’un centre de vacances, il faut savoir proposer et collaborer avec l’organisateur, informer et favoriser la prise d’initiative de l’équipe d’animation, rassurer les parents et donner envie aux participants tout en veillant à garder une cohérence d’ensemble.

    Les modes d’organisation choisis ne sont pas neutres et il faut bien avoir réfléchi à ce que l’on souhaite atteindre. Ainsi, la marge de liberté que le directeur laissera, par exemple, à son équipe, revêt une grande importance. S’il prend tout en main, il risque de démotiver toute prise d’initiative et d’être sollicité à chaque instant pour tout et n’importe quoi. A l’inverse, une trop grande liberté peut donner naissance à des situations qui risquent de lui échapper. Il risque ainsi de perdre son équipe et la reconnaissance liée à son statut. Toute la difficulté réside dans le fait de bien connaître son équipe afin de savoir quoi déléguer et à qui tout en restant à l’écoute de suggestions nouvelles. Cependant quel que soit le niveau de délégation, le directeur se doit de garder sa fonction de contrôle.

    Une organisation bien pensée n’est cependant pas immuable et le déroulement du séjour conduit souvent à lui apporter des modifications. A chaque situation, il faut alors trouver une solution adaptée. A titre d’exemple, le départ anticipé d’un membre de l’équipe d’animation qui conduit à revoir l’organisation des plannings, des doléances sur les menus qui amènent à investir d’avantage un groupe dans leur composition tout en leur faisant intégrer des notions de budget, des conditions climatiques défavorables obligeant à modifier les modes d’hébergement d’une randonnée…

    Le bon fonctionnement d’une équipe commence par la bonne connaissance des tâches et des responsabilités de chacun. Il est important dans un premier temps de bien définir ce qui est lié aux fonctions. Sous le contrôle du directeur, d’autres personnes ont des responsabilités directes. Ainsi l’assistant sanitaire doit être clairement identifié, chacun doit savoir quels sont les rapports organisationnels à respecter et quelle est sa limite de compétence. Il en va de même pour le surveillant de baignade ou l’adjoint pédagogique. Il existe d’autres types de responsabilités : l’animateur qui est référent d’un groupe d’enfants, celui qui maîtrise une technique et va mener une animation à partir d’elle, celui qui doit assurer la sécurité lors d’un temps libre… Pour que chacun comprenne sa place au sein de l’équipe, j’ai eu recours à une réunion de préparation au cours de laquelle, j’ai présenté mon organisation. Ces rôles ont été repris et affinés lors des réunions pendant le séjour et des tableaux d’inscription permettaient de savoir qui était responsable de quoi et quand.

    De la même façon, l’aménagement géographique se doit d’être mis au service du projet. Ainsi lors de l’installation du camp fixe, nous avons dû prendre en compte de nombreux critères : positionnement par rapport aux blocs sanitaires (pas trop loin pour éviter les trajets fastidieux, pas trop prêt pour ne pas être dérangé par le bruit et la lumière), espacement des tentes (pour éviter les problèmes liés à une trop grande proximité tout en gardant une appartenance au groupe), installation des animateurs (leur permettant de pouvoir intervenir rapidement tout en conservant une certaine intimité), organisation de la tente matériel (compromis toujours difficile pour un lieu accessible à tous et devant conserver un certain rangement), installation du coin cuisine (respecter à la fois les aspects convivial, fonctionnel et réglementaire).

    En plus de 15 années d’animation, j’ai eu l’occasion de travailler dans des structures différentes et de découvrir des modes d’organisation variés. Au cours de ces dernières années, j’ai volontairement choisi de ne pas refaire le même séjour deux fois de suite afin de ne pas tomber dans la routine et compléter mes connaissances. C’est la synthèse de cette variété qui m’a permis de mettre au point ma propre organisation en ayant pu prendre en compte ce que j’avais vu fonctionner et ce qui semblait poser problème.

    Cette pratique cumulée à mon expérience d’instructeur, me permet de disposer aujourd’hui d’une bonne connaissance de la place que doivent prendre le jeu et l’activité dans une journée. Il faut savoir laisser suffisamment de temps libre et éviter la suractivité que l’on a tendance à constater dans certains séjours. Des temps très simples de la vie quotidienne peuvent devenir des moments aussi forts qu’une séance de sports à la mode, si on leur laisse la place nécessaire.

    Afin que tout le monde trouve sa place dans le groupe, des règles de vie en collectivité doivent être établies. Pour ma part, je réunis tout le monde lors de la première journée du séjour. Je pense qu’il est important que ce soit le directeur en personne qui présente les règles au groupe. J’insiste tout particulièrement sur la différence entre ce qui est négociable (heure de coucher, participation à la vie commune… ) et ce qui est non-négociable (réglementation, respect…). Nous avons ensuite un temps d’échange afin de définir ensemble la partie négociable puis nous établissons une charte. Cette dernière est ensuite reprise point par point afin d’être sûr que tout le monde met la même significations sous les mots. En cas de transgression, il est alors possible de se référer à la charte établie par le groupe pour gérer les problèmes.

    Bien entendu, les règles de sécurité restent la préoccupation principale de toute l’équipe d’animation. Pour cela je m’appuie d’une part sur la réglementation de Jeunesse et Sport dont je connais par cœur les grandes lignes (avec un petit coup d’œil au livre pour les cas particuliers), sur les instructions départementales de la préfecture (affichées pour être visibles de tous) et aussi sur du bon sens (facilité par les expériences vécues).

    Il y a un mot sur lequel j’insiste toujours beaucoup, c’est celui du respect. Cela peut sembler évident mais la pratique prouve parfois le contraire. Ce respect s’illustre à tout moment, entre tous et dans tous les actes du séjour. Il commence tout simplement par le vocabulaire. Ainsi, les insultes que ce soit entre les membres de l’équipe, entre les enfants ou entre l’équipe et les enfants, dans un sens ou dans l’autre, ne peuvent être tolérées. J’ai insisté pour que tout écart de langage majeur conduise à un rappel au respect et aux rapports que nous avions décidés d’avoir. De même, le respect passe par la cohérence. On ne peut reprocher à un enfant d’avoir sa tente sans dessus dessous si celles des animateurs est un chantier innommable. C’est en étant vigilant sur ces petites choses que l’on peut préserver des rapports favorables au sein du groupe.

    En ce qui concerne les différents publics, j’ai essentiellement travaillé avec des enfants de 6 à 12 ans et des adolescents. Comme beaucoup, j’ai débuté avec les 6 à 12 ans avant de passer aux adolescents. C’est avec ce dernier public que j’ai eu mes expériences de direction et j’avoue avoir quelques inquiétudes sur l’avenir de cette tranche d’âge en centre de vacances. En effet, j’ai pu constater que le public accueilli posait de plus en plus de difficultés aux équipes pédagogiques. En plus de compétences et qualités d’animation, on demande maintenant aussi aux encadrants de jouer un rôle se rapprochant de celui des travailleurs sociaux pour lequel ils ne sont pas formés. Quant aux centres maternels, j’avoue qu’ils n’ont jamais eu ma préférence et que ce n’est pas le genre de structures que j’envisage d’encadrer.

    Contrôle pédagogique

Je reviens sur l’importance de l’aspect contrôle de la fonction de directeur. En effet, il s’agit d’une attribution bien particulière puisqu’elle ne peut être déléguée. Quel que soit le degré d’initiative laissé à l’équipe pédagogique, la responsabilité du directeur est toujours engagée. Il m’a semblé important d’insister sur ce point avec mon équipe de manière à ce que cette fonction de contrôle soit perçue de façon positive (responsabilité, coordination, accompagnement) et non d’une façon négative (manque de confiance, volonté de sanctionner).

De par sa situation et son expérience, le directeur bénéficie d’une position de recul qui lui permet d’avoir une vue globale de l’évolution du projet. Un animateur impliqué dans son activité à souvent tendance à négliger certains détails que le directeur, lui, est en mesure de voir. C’est ainsi que j’ai pu intervenir sur la modification de certains itinéraires, réaménager la logistique d’une randonnée ou prendre les décisions nécessaires pour faire face aux imprévus (intempéries, enfant malade…).

Afin que ce contrôle atteigne tous ses objectifs, il faut veiller à deux choses. Il est capital que les raisons des choix pédagogiques principaux soient clairement présentés et acceptés par l’équipe. Il faut ensuite que celle-ci se sente partie prenante de cette organisation afin de ne pas avoir l’impression de n’être qu’un outil soumis au diktat d’un directeur tout puissant. C’est là que les réunions et entretiens individuels tout au long du séjour prennent toute leur signification.

Enfin, il ne faut jamais perdre de vue les deux seuls objectifs incontournables de toute activité.

- Les enfants y ont-ils pris du plaisir ?

- Leur sécurité physique, morale et affective a-t-elle été assurée ?

Si la réponse est oui à ces deux questions, l’essentiel est atteint. Tout le reste n’est que recherche de perfectionnement afin d’améliorer encore la qualité du séjour pour chacun de ses membres.

La fonction d’animation

Animation de l’équipe

    Comme je l’ai précisé plus haut, le projet est la base sur laquelle doit se construire l’équipe. C’est son rappel régulier et sa capacité d’évolution en fonction des besoins du séjour et des implications de chacun qui permettent à l’équipe de se sentir mobilisée et d’avancer dans une direction commune.

    Une fois le projet pédagogique intégré, l’équipe va pouvoir apporter sa construction à l’édifice en concevant ses projets d’activité. Ces derniers permettent alors de voir quel est le degré d’implication de chacun et de vérifier l’adéquation avec le projet pédagogique. C’est l’une des fonctions de direction qui m’attire le plus car c’est un moment où l’on peut à la fois former, collaborer, créer et évaluer. La plus grande difficulté étant de savoir se freiner afin d’éviter de trop en faire en se laissant emporter par sa propre motivation.

    Habitué à cet exercice dans des cadres divers tout au long de l’année, les techniques d’animation de groupe sont un domaine que je maîtrise bien. Je sais définir un objectif et en expliquer l’utilité, favoriser la participation de chacun, utiliser les différents modes de relation (réunion, entretien individuel, accompagnement, tutorat… ), faire reformuler les informations et gérer les conflits tout en veillant toujours à conserver l’aspect convivial qui ne doit jamais être négligé dans le cadre d’un CVL.

    Si on souhaite que chacun trouve sa place au sein d’une équipe, il faut que des compétences soient reconnues à chacun. Qui mieux que la personne elle-même, est en mesure de pouvoir présenter ses aptitudes et compétences ? C’est pourquoi, avant le séjour, je mène des entretiens individuels où j’invite chacun à mettre ses points forts en évidence. Il faut alors savoir inciter les plus modestes à s’exprimer et limiter par l’exemple ceux qui pensent savoir tout faire. Il ne reste plus au cours du séjour qu’à initier des temps où ces aptitudes et compétences pourront être exploitées. Cela permet à la personne de prendre confiance en elle pour pouvoir ensuite se dépasser.

    Je n’ai pas eu la chance de disposer d’une équipe technique sur les séjours que j’ai dirigés mais je sais quelle est l’importance que ces deux constituantes du centre fonctionnent à l’unisson. Pour cela, il est impératif que les tâches de chaque groupe soient clairement définies et connues de l’autre groupe. Ensuite, le CVL est un lieu où les passerelles peuvent être multiples et il est toujours intéressant de permettre à du personnel technique de s’essayer à l’animation ou d’inciter le personnel pédagogique à participer à certaines tâches plus fonctionnelles. Enfin, les moments conviviaux communs permettent de constituer une appartenance à un groupe plus global, celui du centre. Il faut que chacun comprenne que l’on est tous sur le même bateau et que l’on doit naviguer dans la même direction.

    Enfin, il ne faut pas oublier non plus le rôle le plus ingrat du directeur qui consiste aussi à rappeler les choses désagréables ; la convivialité n’exclut en aucun cas la hiérarchie. Il est parfois nécessaire de recadrer clairement certains membres de l’équipe dans l’intérêt de la personne et du séjour. Il faut donc toujours garder une marge de distance de sécurité avec son équipe pour éviter qu’un rappel à l’ordre hiérarchique ne soit parasité par des rapports d’ordre trop affectif.

    Formation des animateurs

    Le rôle formateur du directeur est celui qu’il m’a été le plus naturel de tenir. J’ai été très intéressé de pouvoir m’investir aussi dans cette étape intermédiaire puisque mon rôle d’instructeur BAFA me permet déjà d’agir en amont (stage de formation générale) et en aval (stage de perfectionnement). De plus cela n’était pas nouveau pour moi puisque j’avais déjà eu ce rôle formateur en stage pratique alors que j’étais animateur, en raison de mon expérience au sein des différentes équipes pédagogiques.

    Des réunions collectives et des entretiens individuels m’ont permis d’accompagner les animateurs aussi bien stagiaires que titulaires BAFA tout au long du séjour. Il m’a ainsi été possible de repréciser certains points du règlement à l’équipe tout en assurant aussi un suivi individualisé. Les maîtres mots " Plaisir - Respect - Responsabilité " servaient d’orientation pour la formation de chacun ; même s’il est vrai que le poids de la fonction de directeur a parfois tendance à faire passer la notion de responsabilité avant celle du plaisir.

    Ma connaissance du cursus BAFA et la grille d’évaluation (Cf. annexe 2) que j’ai utilisée, ont permis à chaque animateur de se situer dans sa formation et de se fixer des objectifs à atteindre. J’ai aussi eu la chance de pouvoir m’appuyer sur certains membres de l’équipe qui ont aussi pu jouer un rôle significatif dans la formation de leurs camarades.

    La réglementation ainsi que différents documents (livre de jeux, carnet de randonnées, guides alimentaires, livret de chants… ) étaient à la disposition des animateurs et j’ai pris le temps en début de séjour de les leur présenter afin d’en préciser l’utilité et l’utilisation.

    La rédaction des rapports de stage, semblables à celles des sessions de formation théoriques ou de perfectionnement, ne m’a pas posé de difficulté. Elles sont d’ailleurs faciles à réaliser et sans surprise à partir du moment où des échanges avec les animateurs ont eu lieu tout au long du mois et qu’ils ont été informés régulièrement de l’évaluation de leur travail.

    Même si je pense avoir mis tous les moyens à ma disposition pour favoriser la formation des animateurs, j’aurais aimé pouvoir en faire plus. Malheureusement, le temps manque toujours cruellement à un directeur et les impératifs de la fonction ne permettent pas toujours de faire tout ce que l’on souhaiterait.

    Fonction relations extérieures

Le CVL n’est pas coupé du monde et les relations avec l’extérieur sont nombreuses. Tout au long du séjour, j’ai eu l’occasion d’entretenir des rapports avec des acteurs très divers :

- Prestataires de services et d’activités (camping, équitation, surf…)

- Commerçants (grande surface, pharmacie… )

- Mairie

- Médecin, hôpital

- Gendarmerie, pompiers

- D.D.J.S.

Il est important d’entretenir des rapports clairs et harmonieux avec tous ses partenaires. Cela facilite en effet beaucoup de choses tout au long du séjour. Il est ainsi plus facile de changer la date d’une activité, d’obtenir une réduction de tarif, de se voir accorder une autorisation particulière ou de bénéficier d’une aide rapide en cas de besoin. Pour tout cela, rien de compliqué, il suffit seulement de ne pas attendre le dernier moment pour rencontrer les personnes. Il est en effet beaucoup plus facile de rencontrer quelqu’un lorsque tout va bien plutôt que lorsqu’un conflit est sur le point de naître. C’est pourquoi, je suis allé rencontrer ces différents partenaires dès le début du séjour en personne afin qu’ils sachent à qui s’adresser et ce que nous souhaitions faire pendant le mois. Lorsque ces contacts sont établis, il est alors possible de passer le relais aux animateurs pour les acteurs avec lesquels ils auront directement à traiter. On peut ainsi les mettre en garde sur les points sur lesquels certains sont particulièrement attentifs.

Je n’oublie pas non plus les rapports privilégiés avec l’organisateur qui savait se montrer disponible lorsque j’avais besoin de certaines précisions.

Fonction de gestion

    Fonction financière

    Titulaire d’un Diplôme Universitaire de Technologie de Gestion des Entreprises et des Administrations option Finance - Comptabilité, les notions de comptabilité telles que le plan comptable ou la signification des mots produits, charges, amortissements ou investissement étaient pour moi déjà intégrées.

    Ma session de perfectionnement de directeur en gestion - économat, m’a permis de me remettre ces notions en mémoire et de les transposer plus facilement dans le cadre du centre de vacances.

      Budget

      En ce qui concerne le budget qui m’a été confié, les choses ont été simplifiées car je n’avais que les postes alimentaires, activités, pédagogiques, petit matériel et pharmacie à prendre en charge. Il me suffisait de multiplier le montant de base de chacun de ces postes par le nombre d’enfants et le nombre de journées pour savoir de combien je disposais.

      Au niveau des activités, nous avions pris contact avec les prestataires avant le séjour de façon à connaître leurs tarifs. Nous avons pu ainsi déterminer combien de journées / enfants d’activités nous avions à répartir sur les trois semaines. Cela nous a permis de vérifier le réalisme de notre budget par rapport aux engagements pris avec les parents.

      Les charges fixes (transport, location de véhicule… ) ainsi que les charges de structure (prise en charge des inscriptions… ) étaient directement gérées par l’association.

      Gestion et suivi budgétaire

      Il est important de suivre l’évolution du budget régulièrement tout au long du séjour et tout particulièrement en ce qui concerne l’alimentation. Cela permet de voir si l ‘on est toujours dans les clous. On peut ainsi savoir s’il faut envisager pour les jours qui suivent des repas plus classiques ou si l’on va pouvoir se permettre quelques petits extras.

      En ce qui concerne les activités, les choses sont simples et il est facile de savoir où on en est. Lorsqu’une séance vient à être annulée, il suffit de proposer une activité d’un montant équivalent en fonction des envies des enfants.

      D’autres charges sont parfois plus surprenantes car plus difficiles à estimer. C’est le cas par exemple de la pharmacie et des visites du médecin. Car même si la plupart de ses frais seront remboursés à l’association après le séjour, il faut disposer d’une trésorerie suffisante. Nous avions pour cela prévu un compte de secours avec une somme disponible en cas de coup dur.

      J’ai eu la satisfaction à l’issue du séjour d’avoir dépensé tout le budget qui m’avait été confié sans le dépasser.

      Partenaires financiers

      Les inscriptions ayant été gérées par l’association, je n’ai pas eu à informer les familles des différentes possibilités de prise en charge. De la même façon, je ne me suis pas occupé des demandes pour d’éventuelles subventions. Mes activités professionnelles ne me laissant pas le temps pour ce genre de choses.

      Comptabilité du CVL

    Cette expérience m’a permis d’élaborer une petite liste de règles à respecter :

    - Tenir sa comptabilité au jour le jour

    - Suivre l’évolution de chaque poste régulièrement

    - Penser à disposer de suffisamment de liquide (les retraits de Carte Bleue sont limités)

    - Classer les bons de commande, les bons de livraisons et les factures dans l’ordre en les collant dans les cahiers appropriés

    - Disposer des moyens de classement nécessaires (classeur, cahiers, bac…)

Administrative et cadre juridique

    Je connais les principales fonctions ainsi que les droits de contrôle des différents partenaires institutionnels (Jeunesse et sports, services vétérinaires, inspection du travail, collectivités locales, URSSAF, service de sécurité, préfet, gendarmerie, CAF, conseil général, comité d’entreprise, PMI, CPAM, MSA… ).

    N’étant pas particulièrement passionné par la somme grandissante de documents administratifs nécessaires pour faire la moindre chose, j’avoue ne pas tous les connaître et ne pas non plus en avoir envie. Je connais les principaux tels que les dossiers BAFA, les déclarations d’accidents ou les traditionnelles attestations. Pour le reste, j’ai pris l’habitude d’appeler l’organisateur ou l’autorité compétente afin d’obtenir les compléments d’informations lorsque cela me paraît nécessaire. Il semble encore une fois que la tendance actuelle de vouloir se prémunir contre tout accentue cette croissance bureaucratique qui conduira à terme à décourager tous les bénévoles. Mais peut-être s’agit-il tout simplement d’une volonté de l’état dans ce sens ? Un travail récent de simplification des documents les plus souvent utilisés par les Français venant d'être réalisé, on peut espérer qu'il en ira de même dans le domaine de l'animation.

    Organisé par nature, j’ai toujours à ma disposition un bac plastique dans lequel sont rangés par ordre tous les classeurs et documents dont je peux avoir besoin ainsi que ceux qui peuvent m’être demandés lors d’une inspection. J’informe aussi dès le début de séjour mon adjoint de ma méthode de classement afin qu’il puisse la respecter et trouver un document dans le cas où je serais absent. En s’efforçant de ne pas prendre de retard et d’informer quotidiennement les différents registres, cela ne pose pas de difficultés majeures même si le cahier des menus décomptés occupe un temps non négligeable.

    Je dispose d’une bonne connaissance de la réglementation (protection des mineurs, réglementation spécifique selon le type de CVL, locaux, transports, activités diverses… ) et je sais aussi rechercher l’information manquante dans le livret de réglementation. De plus, je pense que mes activités d’instructeurs me permettent de voir Jeunesse et Sport sous un rôle beaucoup plus large que celui du simple contrôle, ce qui fait que je sais que je n’hésiterai pas à les contacter en cas de besoin.

    Les notions de responsabilités, civiles, pénales et morales, ainsi que les conséquences qui en découlent, sont très claires pour moi et j’ai fait en sorte qu’elles le soient aussi pour mon équipe. Je suis très attaché à ces notions de responsabilité dans une société où l’individu semble les fuir, ce qui n’est pas étonnant quand on entend de plus en plus la notion de responsable liée à celle de coupable plutôt qu’à celle d’émulateur.

    Avant de devenir formateur, j’ai travaillé deux ans en tant que conseiller pour une grande société d’assurance. Je connais donc assez bien les différents contrats existants ainsi que leurs obligations et garanties.

    Gestion du personnel

    En ce qui concerne les animateurs, je trouve tout à fait normal qu’ils puissent bénéficier d’une rémunération quand on prend en compte toutes les exigences que l’on a à leur égard. C’est pourquoi les membres de l’équipe que j’ai encadrés avaient le statut de salariés occasionnels (Annexe II de la CCN de l’animation socioculturelle). Bien que cette rémunération soit peu importante, elle revêt un caractère symbolique qui est aussi un moyen de préparer des jeunes à leur futur statut de salarié.

    Comme pour les autres charges administratives, je préfère laisser celle de l’élaboration des contrats de travail à l’association mais cela ne m’empêche pas d’en prendre connaissance afin de savoir quelles sont les conditions précises d’engagement de mon équipe. Mes activités professionnelles dans le domaine de l’insertion me permettent de tenir mes connaissances à jour en ce qui concerne la réglementation des contrats de travail (embauche, rédaction, rupture) ou le contenu d’une fiche de paye.

    Je constitue pour chaque personne un dossier dans lequel, je regroupe tout ce qui la concerne (certificats médicaux, diplômes, attestations, double des contrats de travail…).

    La gestion des congés des animateurs est souvent une tâche ardue. Difficile en effet de faire coïncider le jour de repos hebdomadaire avec les souhaits de chacun (animateurs voulant prendre leurs congés ensemble ou visite d’un proche annoncée tardivement) et les contraintes de fonctionnement du centre (départ d’un mini-camp sur plusieurs jours ou besoin des compétences particulières de tel ou tel). Certes un planning immuable et décidé par le directeur seul en début de séjour serait un moyen de résoudre ces problèmes mais cette méthode s’accommode peu de ma conception de l’animation et du travail d’un animateur occasionnel… alors, on s’adapte et on négocie, ce qui est aussi très formateur.

    Dans la mesure du possible, je tiens à me charger moi-même du recrutement. Même si j’ai pu constater que je suis capable de travailler avec tout le monde, je sais aussi que je travaille mieux avec certaines personnes que d’autres. Alors pourquoi se compliquer d’avantage la tâche en laissant d’autres faire ces choix à votre place. De plus laisser le directeur mener lui-même son recrutement est la meilleure façon de l’amener à assumer ses propres choix en cas d’embauche malheureuse ; bien que même l’entretien le mieux mené du monde n’est jamais infaillible et que c’est sur le terrain que la vérité apparaît. La plus grande difficulté que j’ai rencontrée n’a pas été de conduire les entretiens d’embauche (chose que je fais régulièrement professionnellement tout au long de l’année) mais de trouver des personnes ayant le profil recherché. Un animateur d’une vingtaine d’années titulaires d’un brevet de surveillant de baignade est devenu le mouton à cinq pattes du mercato des CVL.

    Fonction alimentaire

    Il est clair qu’il s’agit là d’un point sur lequel je peux encore progresser. Bien entendu, je maîtrise les règles essentielles concernant l’hygiène et la sécurité alimentaire. Je me suis toujours montré très vigilant à ce que la qualité des produits servis soit toujours irréprochable.

    Mes connaissances en diététique étant limitées, j’ai fait de mon mieux pour varier les repas tout en essayant d’équilibrer viandes, poissons, légumes cuits ou crus, les fromages, les fruits, les desserts… Mais, comme je tiens à intégrer les participants à la constitution des menus et à ce que les repas soit de réels moments de plaisir, je ne suis pas opposé à faire quelques écarts afin de favoriser ces objectifs ; une " soirée américaine ", ce n’est pas forcément équilibré, mais cela plaît toujours. C’est aussi cela les vacances.

    J’avoue être un peu plus réservé en ce qui concerne la pluie de réglementation qui s’abat au niveau des règles alimentaires. Je pense, mais peut-être suis-je dans l’erreur, qu’un CVL dispose de moyens légèrement plus réduits que ceux de la NASA pour qui a été mis au point le programme HACCP. J’ai pu amplement profiter de la riche et passionnante documentation que j’avais à ce sujet. Certes, on peut me dire que ces règles ne sont là que pour le bien de tous et qu’elle nous aideront probablement à construire Le meilleur des mondes mais je trouve aussi qu’il est fort démotivant pour une personne de bonne volonté de se retrouver sur le terrain en faisant de son mieux tout en se disant qu’il y a forcément quelque part un point de contrôle critique qui a été négligé. J’ai parfois l’impression que le rôle de toutes ces règles soit avant de tout de toujours pouvoir trouver une faille afin qu’il y ait forcément un responsable à accuser.

    En ce qui me concerne, j’ai pu constater les difficultés et la quantité de temps nécessaire pour essayer de mettre en œuvre dans un camp (ou les moyens matériels et humains sont par nature réduits) la plupart de ces mesures ; autant de temps en moins pour la pédagogie. Sans oublier que la tâche se trouve encore compliquée lorsque plusieurs groupes partent en mini-camps dans des endroits différents. Nos législateurs ont-ils fait un grand rêve dans lequel tous les CVL ne seront plus alimentés que par des grandes chaînes de restauration collective ?

    Il est clair qu’il s’agit d’un domaine où je veillerais à l’avenir, qu’il soit mis en œuvre par une personne particulièrement compétente dont je n’aurai qu’à contrôler le travail. Mais les CVL ont-ils les moyens de financer de tels postes ? J’ai bien peur de connaître la réponse.

    Fonction sanitaire

    Je connais la réglementation concernant la santé et l’hygiène. Cette fonction s’organise pour moi autour de quatre axes :

    - L’infirmerie : Avec toutes les limitations qu’implique un hébergement sous tentes.

    - Les conditions d’admissions : Celles des participants mais aussi du personnel pédagogique et technique.

    - La surveillance médicale : Impliquant la prise de contact avec un médecin et avec un établissement hospitalier.

    - La surveillance sanitaire : Attribuée, sous contrôle, à l’assistant sanitaire.

    Les différents documents (cahier d’infirmerie, fiche sanitaire de liaison, certificats médicaux, autorisation parentale… ) doivent être connus des personnes intéressées, tenus à jour et répondre à une méthodologie de classement conforme à celle des autres documents.

    Je n’hésite pas en début de séjour à rappeler les principales conduites à tenir en cas d’accident. Essentiellement, le respect du PAS (Protéger Alerter Secourir) l’importance d’informer les secours et le directeur dans les délais les plus brefs. J’insiste beaucoup sur le fait qu’il ne faut dans ce domaine, surtout pas aller au-delà de ses compétences et qu’il y a avant tout des choses à ne pas faire.

    Pour moi, la consigne est claire : En cas de doute, il ne faut pas hésiter à faire appel au médecin ou aux pompiers. Même si on peut regretter d’avoir fait se déplacer quelqu’un alors que ce n’était pas indispensable, cela reste préférable au fait de ne pas l’avoir fait alors que cela aurait été utile. Il s’agit d’un domaine où on ne peut avoir le droit à la négligence.

    Les frais médicaux sont en général avancés par le centre et seront remboursés par les familles à l’organisateur au retour du séjour, d’où l’importance de conserver les fiches de sécurité sociale, car ces remboursements ne coulent pas toujours de source.

    Il est parfois utile de rappeler aux animateurs référents de bien veiller à l’hygiène corporelle et vestimentaire des enfants. En effet, si la plupart des animateurs gèrent assez bien les douches, il n’en va pas toujours de même avec le changement des vêtements et tout particulièrement du linge de corps avec lequel il faut se montrer particulièrement vigilant.

    Le directeur se doit de faire régulièrement le point avec l’assistant sanitaire. Cela, non seulement dans l’intérêt des enfants mais aussi dans celui de l’assistant sanitaire. En effet, ce dernier est souvent seulement titulaire de l’AFPS et peut aussi se sentir dépassé par la tâche qui lui est confiée. Il est donc important de lui rappeler les limites de son rôle et de son devoir de faire appel à un médecin dès qu’il estime que son cadre de compétence se trouve dépassé.

    Lors de la réunion de fin de journée, il est utile de faire un point sur les questions d’ordre sanitaire de la journée. Je suis favorable à confier l’animation de ce temps à l’assistant sanitaire afin de consolider son statut de référent au sein de l’équipe. Cela peut aussi permettre de compléter les connaissances des animateurs dans ce domaine.

    Fonction locaux et matériel

Bien que connaissant les règles visant à la sécurité des locaux, j’ai peu eu l’occasion de les mettre en pratique dans le cadre de centres avec hébergement sous tente.

Cela n’empêche pas de prévoir des consignes de répartition des rôles et de rassemblement dans le cas d’un incendie quelconque mais l’évacuation se trouve grandement facilité par le fait que l’on trouve rarement des tentes de plusieurs étages.

Un peu d’organisation au niveau administratif, des bonnes relations avec le propriétaire et le respect des lieux mis à disposition sont souvent suffisants pour que tout se passe pour le mieux.

Pour le matériel, il est indispensable de définir des responsables (qui peuvent aussi bien être des membres de l’équipe que des ados en fonction du type de matériel) et que des emplacements soient bien définis pour chaque chose. Cela permet d’améliorer le rangement et d’anticiper le renouvellement lorsque du matériel est endommagé ou que des fournitures sont sur le point de s’épuiser. Là encore des rapports de confiance avec l’organisateur sont primordiaux lorsqu’il faut prendre la décision de nouveaux investissements.

Fonction de communication

    Communication avec les jeunes et les familles

    Dans la mesure du possible, il est souhaitable d’organiser une réunion de rencontre avec les familles avant le début du séjour. Cela offre de nombreux avantages : faire connaissance, rassurer les parents et les enfants et rappeler le fonctionnement du séjour ainsi que les engagements de l’organisateur. Cela permet par exemple de préciser que certaines activités sont soumises aux conditions météorologiques (exemple : char à voile) et que si celles-ci ne sont pas réunies, l’activité en question pourra être remplacée par une autre. C’est pourquoi il est important que le directeur soit parfaitement au courant de la prestation qui a été vendue sur le catalogue.

    On s’aperçoit aussi que des fonctionnements de vie quotidienne qui peuvent apparaître évidents à des habitués de centres de vacances soulèvent de nombreuses questions insoupçonnées pour d’autres. C’est donc un sujet qu’il est important d’aborder en profondeur car même si ce sont les activités qui sont mises au premier plan, c’est bien la gestion de la vie quotidienne qui est le sujet des principales inquiétudes.

    Aujourd’hui, les moyens de communication avec les familles sont multiples : visite, téléphone, courrier (journal du centre), minitel, répondeur, Internet… Il ne faut pas hésiter à les utiliser surtout pour bien rappeler les objectifs pédagogiques du séjour qui ne doit pas être un simple lieu de consommation d’activités. Il faut cependant aussi savoir les canaliser afin d’éviter qu’ils ne viennent parasiter le bon fonctionnement du centre.

    Comme avec les prestataires, il est capital aujourd’hui de bien communiquer. Lorsque les relations ne sont plus anonymes, on peut éviter bien des malentendus et des conflits. Là encore, la règle de l’anticipation est de mise.

    Communication avec les médias

    Je n’ai pas eu à ce jour l’occasion d’organiser la promotion d’un séjour, de devoir gérer l’information avec les médias en cas d’incident ou d’accident ou d’organiser une relation avec la presse écrite ou la télévision dans le cadre de mes activités en CVL.

    Ce sont par contre des relations que j’ai pu avoir dans le cadre de mes activités professionnelles et associatives. L’expérience dans ce domaine m’a appris que l’on n’est jamais trop précis et qu’il ne faut pas hésiter à insister sur des choses qui peuvent paraître évidentes. Les journalistes ont souvent une méconnaissance totale du domaine sur lequel ils doivent faire un article. C’est pourquoi, il peut être judicieux de ne pas se contenter d’une simple discussion et qu’il est souvent préférable de joindre des écrits précisant ce qui est important.

    Communication avec les partenaires économiques

L’arrivée et la vie d’un CVL pendant un mois ou deux dans une région a des répercussions économiques intéressantes pour l’environnement :

- ce sont toutes les dépenses nécessaires au fonctionnement de la structure (nourriture, matériel, sorties pédagogiques… )

- ce sont des clients supplémentaires pour les différents commerces

- c’est faire découvrir et apprécier une région à des personnes susceptibles d’y revenir ou d’en faire venir d’autre

- c’est apporter une animation qui montre le dynamisme et l’attrait du lieu

- c’est médiatiser le nom d’un village par le biais d’un catalogue

Ce sont toutes ces raisons qui doivent inciter des villes à favoriser l’accueil de CVL.

D’autre part, être capable de présenter les coûts réels afférents à la mise en œuvre d’un séjour c’est aussi permettre de justifier une demande de subvention ou bien encore le prix du séjour aux parents.

Conclusion

Cette formation BAFD a été pour moi une nouvelle étape de mon cursus dans l'animation. Elle m'a permis de faire le point sur le parcours que j'ai suivi jusque là. Il s'agit avant tout de souvenirs inoubliables et j'espère surtout que je trouverai encore suffisamment de temps pour cette fonction de directeur afin de permettre aux générations futures de vivre aussi cela.

Je regrette cependant que l'ultime critère d'évaluation de cette formation soit un écrit qui ne peut être qu'une vision particulièrement subjective de la situation et qui n'est révélateur que de ce que son rédacteur a envie de dire. J'aurais en effet aimé bénéficier des conseils et de l'avis de personnes extérieures lors de mes situations de direction. Je ne pense pas non plus qu'une visite de quelques minutes soit très révélatrice du bon fonctionnement d'un séjour, surtout au niveau pédagogique. Il serait certainement préférable que les nouveaux directeurs puissent être encadrés sur quelques jours. C'est peut-être là une vision utopiste et peu réalisable, en raison des financements nécessaires, mais elle serait pour moi le seul gage d'une réelle méthode d'accompagnement et d'évaluation.

Pour conclure, j'avoue que je ne suis pas réellement optimiste sur l'avenir du centre de vacances tel qu'il a pu exister jusqu'à cette fin de millénaire. La disparition régulière des petites associations, l'augmentation du coût des séjours, la réglementation de plus en plus lourde ou les publics de plus en plus difficiles risquent de provoquer le déclin inexorable des centres de vacances et des valeurs qu'ils ont pu représenter. Pourtant, notre société a besoin plus que jamais de ces valeurs d'échange et de partage. J'espère que les lois économiques ne seront pas les seules à pouvoir s'exprimer et que tous les acteurs de l'animation, de l'animateur stagiaire aux ministres concernés, pourront œuvrer ensemble pour la sauvegarde et la richesse de ces séjours afin que soient prises les décisions nécessaires avant qu'il ne soit définitivement trop tard.

En attendant, je compte bien encore continuer de profiter et faire profiter du plaisir que procure ce monde extraordinaire de l'animation.